Transformation agile : comment choisir ses projets pilote ?

Le coaching agile est une activité qui a le vent en poupe, et je suis régulièrement amené à travailler sur des projets de transition vers l’agilité à plus ou moins grande échelle… Alors même si  de (rares) exemples d’adoption agile  « Big Bang » existent, notamment celle de Salesforce en 2007 (sans pilote mais non pas sans préparation),  je reste persuadé qu’une transformation agile réussie passe par l’expérience de deux ou trois (max.) projets Pilotes.

PROJET REELEQUIPE REELE : ça c’est la base, mes deux prérequis. Le projet pilote doit être représentatif même s’il reste tourné vers l’apprentissage!

Ne pas tester ce que pourrait donner l’Agilité dans la vraie vie et dans son propre contexte organisationnel est selon moi très dangereux. C’est de surcroit se priver d’une source de connaissance et d’amélioration non négligeable (approche KAiZEN) ainsi que d’un bon levier d’accompagnement au changement.

Mais comment sélectionner les bons projets pilote ?

Voilà une question ô combien cruciale, tant ces projets seront sous le feu des projecteurs, une question que nous sommes tous amenés à nous poser et sur laquelle est revenu dernièrement  Mike Cohn, grand gourou US de l’agilité.

Ces 4 critères me vont plutôt bien :

  • Durée: Le projet pilote ne doit être ni trop court (pour être crédible et source d’apprentissage) ni trop long (pour capitaliser au plus vite et adopter dans la foulée).
    Bref : Entre 2 et 5 mois (max) avec par exemple entre 4 et 7 itérations de trois semaines
  • Taille: Le projet pilote doit pouvoir être commencé par une seule équipe (petite) colocalisée. Une équipe distribuée ou plusieurs petites équipes ajoutent une complexité inutile en phase de pilote sauf si le mode distribué est la norme dans l’organisation.
    Bref : Une seule équipe colocalisée
  • Importance: peu d’importance, peu d’enjeux, c’est à coup sûr moins d’engagement, pas de crédibilité … Oubliez surtout les projets pour du beurre! A l’inverse, trop d’importance, c’est une trop forte pression, inutile à ce stade, qui pèsera sur les équipes. Il faut trouver le juste milieu. A cela, mon ami bloggeur Claude ajouterait sans doute la notion de «non criticité»…
    Bref: Importance moyenne, non critique mais source de valeur pour l’entreprise
  • Sponsor: Le projet devra bénéficier d’un (business) sponsor. L’engagement et le soutien de celui-ci sont des éléments clés pour lever les éventuels obstacles ou bien communiquer. Il sera par la suite votre meilleur ambassadeur.
    Bref: Un sponsor engagé et plutôt bien placé

En résumé selon moi, un bon projet pilote pour adopter les méthodes Agiles, c’est à la fois :

1. Un projet réel

2. Avec une Equipe réelle

3. Un projet qui dure entre 2 et 5 mois (max) avec, entre 4 et 7 itérations de trois semaines

4. Un projet mené par une seule équipe, restreinte et colocalisée

5. Un projet d’une importance moyenne, non critique mais source de valeur pour l’entreprise

6. Un projet qui bénéficie d’un sponsor engagé (et bien placé 🙂 )

Mais avant de mesurer, capitaliser et de s’améliorer, le plus important RESTE DE SE LANCER !

A propos de jc-Qualitystreet (Jean Claude Grosjean) 451 Articles
Jean Claude GROSJEAN - COACH d’Organisation. Coach d'Equipes - Coach Agile. J’accompagne la transformation des organisations et coach les PERSONNES, les EQUIPES dans leur nouveau parcours. La facilitation & la formation font aussi partie de mes activités. Me contacter: 06.20.98.58.40

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