C’est la première valeur de l’Agile Manifesto, c’est aussi, en substance, le message que souhaite faire passer aux chefs de projet, Bertrand Duperrin dans un récent billet.
Un premier pas, certes … mais les chefs de projet ne font qu’appliquer des process qui ont généralement été pensé par d’autres et utilisent bien souvent des outils qu’on leur impose ! …
Personnes, Process, Outils … on est donc en plein dedans !
Mettre l’accent sur les personnes, comme le font les Méthodes Agiles n’est pas nouveau (c’est d’ailleurs le propos de l’ergonomie)… le seul problème, c’était que jusqu’alors, les process mis en place ne reflétaient pas cette volonté (hormis quelques exceptions reconnues comme le programme « Work Out » mis en place par Jack Welch chez GE; les techniques mises en place chez Toyota pour motiver et responsabiliser les équipes…). Réalisation, reconnaissance, responsabilisation, autant de leviers motivationnels bien connus que tous des process trop lourds et bureaucratiques ne savent pas exploiter, craignant peut être aussi l’incertitude liée au facteur humain …
Les méthodes Agiles remettent donc sur le devant de la scène les personnes et favoriser largement les interactions, l’ensemble étant source de richesse et de créativité. Ce sont les points fort de ces méthodes, ce qui ne signifie pas pour autant qu’elles jettent aux oubliettes process et outils (vilaine idée reçue).
Process et outils sont INDISPENSABLES, mais c’est à nous de leur rendre leur vraie place:
- le rôle des process est de rendre les personnes plus efficaces et d’apporter de la cohérence
- le rôle des outils est de rendre les process plus efficients et de faciliter le travail des personnes
On associe souvent le mot process a quelque chose de lourd et de bureaucratique (ce que les méthodes de développement traditionnelles nous ont toujours montré), mais un process peut être simple, léger, presque invisible telle une routine qu’on exécute sans réfléchir.
L’agilité a besoin de process, légers et souples, comme elle a besoin d’outils performants facilitant notamment les pratiques d’ingénierie prônées par eXtreme Programming.
Alors moi aussi, je dirais bien volontiers à mes amis de chef de projet d’arrêter de perdre leurs journées sur des planning détaillés sur 6 mois, évidemment obsolètes au bout de 4 jours, et qu’ils recommencent encore et encore… des planning qui ne seront de toute façon pas respectés. Quelle énergie dépensée, quel stress occasionné … quel gaspillage !
Mais avant cela, il nous faut travailler sur les process, travailler au coeur de l’organisation pour changer les mentalités et les pratiques.
Le reste suivra … et nos chefs de projet deviendront alors plus agiles, c’est à dire avant tout protecteurs et facilitateurs.
Je n’aurais pas dit mieux. Comme tu le dit, les process sont nécessaires car si on ne sait ni ce qu’on fait ni comment on ne risque pas d’aller loin. Par contre, comme tu le soulignes, on en fait souvent des usines à gaz là où on pourrait se contenter du strict minimum et laisser faire les hommes (un principe de subsidiarité en quelque sorte).
Il y a également quelque chose que tu soulignes : le planning qui devient vite obsolète. Je rapproche ça d’un autre de mes constats : on définit un livrable au départ et on planifie en tout en fonction…pour se rendre compte que le besoin a évolué en cours de route, ou qu’il était mal exprimé et que le client (interne ou externe…donc pris au sens large), en voyant les choses avancer à petit pas prend conscience du champ des possibles et voit son attente évoluer en conséquence. Finalement le projet devient sa propre fin alors qu’au départ il n’est que le moyen de fournir une réponse à un besoin. Passé la phase de cadrage on oublié totalement le besoin et on livre ce qui est prévu…et non plus ce qui convient à l’instant t. Donc on recommence alors qu’on aurait perdu moins de temps en changeant quelques bricoles en cours de route.
Exactement Bertrand et c’est là que les pratiques Agiles et lean prennent tout leur sens…