L’ergonome AGILE

Après le chef de projet Agile l’Ergonome Agile

L’agilité véhicule pas mal d’idées reçues. Je me suis attaqué à l’une d’entre elle en soulignant la forte complémentarité entre Offshore et Méthodes Agiles. Pour autant, d’autres mythes circulent souvent à propos de ces méthodes:

  • « Pas de documentation », (au contraire la doc. existe mais on va à l’essentiel, Juste ce qu’il faut)
  • « Pas de discipline, pas de planning » (au contraire, les dates sont fixes -Time boxing-, le contenu des plannings est même plus précis puisque réactualisé à chaque itération, les jalons sont posés : la visibilité est un vrai point fort),
  • « ERGONOMIE ET METHODES AGILES NE FONT PAS BON MENAGE »: là malheureusement, il y a du travail …

Pour avoir sa place dans des équipes Agile, l’Ergonome doit selon moi adapter sa démarche (plus de pragmatisme et de réactivité; d’ailleurs Dan Saffer, d’Adaptive Path, va dans ce sens), adapter ses outils (pour plus d’efficience), adapter ses livrables (en allant à l’essentiel mais toujours en fonction de ses destinataires) … et surtout convaincre de l’utilité de son rôle (soyez rassuré, tout cela, je le détaille trés précisément, profil et activités, dans mon Manifeste pour une Ergonomie Agile). Cela passe par la démonstration :

  • Du recouvrement possible par l’ergonome d’activités parfois délaissées par les équipes de développement (du côté du besoin, des exigences, de la validation), preuve de sa polyvalence
  • De sa forte expertise et de sa plus value sur toutes les problématiques d’Interface Utilisateur
  • De son savoir faire dans le dialogue et la communication avec les utilisateurs au travers d’interviews, de réunions de validation, de tests utilisateurs ou d’ateliers de travail (fonctionnels ou de conception).

Biensûr des différences entre les deux approches existent, mais en contrepartie, l’ergonome peut bénéficier de leviers forts (des conditions trés favorables pas toujours présentes dans les cycles traditionnels) sur lesquels il va pouvoir asseoir son action: livraisons fréquentes, validation continue, coopération et implication forte des clients et utilisateurs tout au long du projet, accent mis sur la simplicité.

Ainsi l’ergonome a longtemps cherché (et cherche toujours, il n’a guère le choix) à intègrer une démarche de conception centrée Utilisateur (de type ISO 13407 ou « Usability Engineering Lifecycle » de Mayhew) à des cycles de développement logiciel traditionnels (cascade ou V).
Récemment et cette fois dans une perspective itérative et incrémentale, le RUP (instanciation la plus connue, la mieux documentée mais aussi peut être la plus lourde du Processus Unifié) a permis de démocratiser en ingenierie logicielle des termes comme UI Designer, Usability, User Testing, User Experience (en plugin svp).

Aujourd’hui, des groupes de discussion influents tel que « Agile usability » et des personnalités (Jeff Patton, Alain Desilets, Larry Constantine, Scott Ambler…) cherchent à aller plus loin; parallèlement les méthodes Agiles se font connaître en France:

le temps est donc venu pour l’Ergonome de devenir Agile.

6 Comments

  1. "« Pas de documentation », (au contraire la doc. existe mais on va à l’essentiel, Juste ce qu’il faut)"

    Oui, mem un peu plus que "juste ce qu’il faut" dans le cas de l’offshore: barrière de la langue oblige, il faut prendre quelques precautions. Mais bon on gagne quand meme largement par rapport à un développement non-Agile.

  2. Exact 🙂

    Et peut-être ceci intéresser quelqu’un également:
    http://www.enpleindedans.fr/inde...

    Une remarque en passant: il manque cruellement ici une fonctionnalité permettant d’être prévenu par e-mail en cas de réponse à un de ses commentaires!

  3. très bonne analyse qui remet pas mal de choses en question

  4. Très bonne analyse de la situation actuelle, merci de nous le faire partager.

    Heureusement que je partage le même avis!

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