ISO 9126, SQuaRE : Qualité, Utilisabilité … et une aubaine pour l’Ergonome

L’ISO 9126 « Software Product Quality » (2001) et l’ISO SQuaRE « Software Product Quality Requirement and Evaluation » (2005) (fusion de 9126 et 14598, son volet évaluation) font partie de ces normes qu’il est bon de connaître quand on travaille dans le développement de logiciels ou plus largement dans la conception de services interactifs.
MàJ du 08/11/2007 : Pour une définition plus précise de l’ergonomie et de l’utilisabilité, jetez-un oeil à ce billet  »Ergonomie = Utilité + Utilisabilité »

L’essentiel pour moi, Ergonome

  • La mise en avant de l’Utilisabilité (facilité d’utilisation) : c’est l’une des 6 caractéristiques du modèle de qualité
  • La présence de l’Attractivité en plus de sous caractéristiques plus classiques : c’est la reconnaissance de l’esthétisme, de l’affect, du « beau » au niveau de l’interface… élément qui fait régulièrement débat
  • L’introduction (forme révisée) du concept de « Quality in use » avec 4 caractéristiques : Efficacité, Efficience, Sûreté, Satisfaction… mon « Ergonomie en 3 mots » pourrait pourquoi pas, se transformer en une « ergonomie en 4 mots »
  • La mise en oeuvre des mesures

En bref
ISO 9126 et ISO SQuaRE fournissent un modèle, fait de caractéristiques et sous-caractéristiques, permettant de lier les qualités externes d’un logiciel à ses qualités internes, et introduisent fort justement (même si on a tendance à l’oublier) le concept de « Quality in use » (« the user’view of the quality of the software product when it is used in a specific environment and a specific context of use ») : une vraie porte ouverte vers les Tests Utilisateurs et l’observation en contexte.

6 caractéristiques de qualité (avec un focus sur l’Utilisabilité)

  1. Capacité fonctionnelle
  2. Fiabilité
  3. UTILISABILITE (en anglais, « usability » qu’on peut traduire aussi par « facilité d’utilisation », c’est à dire un « Ensemble d’attributs portant sur l’effort nécessaire pour l’utilisation et sur l’évaluation individuelle de cette utilisation par un ensemble défini ou implicite d’utilisateurs ») : Facilité de compréhension, Facilité d’apprentissage, Opérabilité, Attractivité, Conformité aux standards d’ergonomie
  4. Rendement
  5. Maintenabilité
  6. Portabilité

Pourquoi ça m’intéresse ? Qu’est ce que ces normes m’apportent ?

  • La qualité des produits est mon leitmotiv, ce vers quoi je tends…
  • Ces normes sont à elles seules le symbole de la convergence de plusieurs disciplines de l’ingénierie
  • C’est la reconnaissance de ma propre discipline, l’Ergonomie, de mon rôle et de mon expertise (en particulier sur les questions relatives à la facilité d’utilisation), cela peut légitimer mon intervention
  • C’est un point d’entrée idéal pour l’ingénierie des exigences (du recueil à la gestion des exigences en passant par l’analyse du besoin): j’utilise ces caractéristiques pour qualifier les exigences fonctionnelles et non fonctionnelles recueillies
  • Cela facilite ma collaboration avec les services QA (Quality Assurance) et sur un projet avec un Responsable de test
  • Il existe un lien fort avec des domaines de processus CMMI, niveau 2 et 3, je pense notamment à RD « Développement des exigences », REQM « Gestion des exigences », VER « Vérification », VAL « Validation », TS « Solution technique », MA « Mesure et Analyse » …

2 Comments

  1. Roooo, juste la veille de ma conf sur qualité et utilisabilité. Ca tombe pile poil, et c’est très intéressant. Je ne pratique pas cette norme, et on dirait bien que j’ai tort.

    Je ne sais pas si tu seras là, mais en tous cas, j’ai choisi d’orienter les choses sous un angle quelque peu différent. L’utilisation d’une norme comme l’ISO 9126 dénote déjà d’un niveau de maturité certain sur le plan de l’appropriation de la qualité.

    Ce que j’observe, c’est qu’il y a pas mal d’étapes avant l’appropriation d’une norme technique ou ergonomique, ou encore du suivi d’un modèle de gouvernance. Il y a également des étapes après cette appropriation.

    Demain, je vais m’efforcer de citer ces étapes et de montrer le chemin que suivent les producteurs de sites lors de leur apprentissage de ce métier.

    On verra ce que ça donne, mais en tous cas, certains de tes articles me montrent que tu es largement plus avancé que la moyenne (et que moi, d’ailleurs) sur le chemin de l’industrialisation de la production de sites.

  2. L’angle que tu as trouvé me paraît pas mal … la qualité ne s’opère jamais instantanément et nait toujours d’une prise de conscience.
    L’appliquer au quotidien, puis optimiser reste le plus difficile.

    D’ailleurs c’est ce que j’apprécie aussi dans l’Agilité : son soucis permanent et sa vision opérationnelle de la qualité.

    En tout cas, je serai là demain …
    Et good Luck !

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